Ouverture, samedi soir 25 septembre, de la 31e saison de l’Opéra de Montréal avec le chef-d’œuvre populaire de Verdi, Rigoletto. Une salle bondée était venue voir une des œuvres les plus célèbres du répertoire
L’ensemble sous la conduite du chef invité Tyrone Paterson Au pupitre de l'Orchestre Métropolitain a été une exécution correcte, une bonne introduction a l’Opéra ainsi que le proposait Pierre Dufour dans l’introduction du programme.
Oui , c’est vrai, des voix correctes, un orchestre bien dirigé et des décors et costumes somptueux, tout pour plaire a une personne découvrant l’opéra … mais est-ce suffisant ? L’Opéra doit il toujours ressembler au début du 21ème siècle a ce qu’il était deux siècles auparavant, et Rigoletto doit il être un enchainement de poncifs du ténor qui nous pousse son La donna è mobile à la cantatrice qui s’évanouit au milieu des éclairs électriques de l’orage ? (tellement qu’on en avertit au début du spectacle les spectateurs pouvant être sujets à l’épilepsie)… il est fini le temps des Castafiore …
Oui, a t’on oublié que depuis Bob Wilson nous a révélé des Flute enchantée dans des décors des plus contemporains , que William Christie a su nous redonner les plus grands émois du baroque , que Robert Carsen a montré que la scène canadienne pouvait produire les plus belles mises en scène… Alors quand le génie de Robert Lepage triomphe au Metropolitan Opera de New York dans l’Or du Rhin, doit on se contenter des décors et costumes du San Diego Opera ??? Franchement, quand Montréal présente le visage d’une des métropoles les plus créatives au monde, ce Rigoletto était , je le redis honnête, mais tellement convenu …. L’opéra est un art exigeant qui doit mêler la musique, la comédie, la tragédie, le théâtre…
Bon, ceci étant dit revenons à cette soirée et parlons un peu des chanteurs : déception quant à notre rôle-titre de Rigoletto interprèté par le baryton britannique Anthony Michaels-Moore ; certes la voix est juste et posée, mais ou sont les accents dramatiques, les cris de désespoir quand il découvre que sa fille Gilda a été assassinée ? Rigoletto, c est l’histoire tragique d’un bouffon dépité de sa carrière et qui lassé des turpitudes de son maitre le duc de Mantoue décide de se venger mais n’en tire qu’un destin encore plus tragique… savoir jouer le clown désespéré demande un vrai travail d’acteur et une interprétation de haute voltige… mais nous ne l’avons pas eu.
Très attendu par son fidèle public montréalais, le ténor canadien David Pomeroy vole la vedette au pauvre Rigoletto, mais là aussi si la voix était juste, on aurait aimer plus de passion et d’audace dans l’interprétation … rien ne nous a surpris, bien peu nous a fait vibrer…
Venons-en aux deux vedettes du spectacle : tout d’abord, la soprano américaine Sarah Coburn qui compose une Gilda, telle qu’on l’imagine, jeune, belle avec une très belle voix claire aux aigus parfaitement maitrisés. Elle sait tout au long de l’histoire nous émouvoir en poursuivant jusqu’au sacrifice l’amour que Gilda porte au Duc, jusqu’au sacrifice de sa propre vie, elle sait partager avec nous le conflit intérieur entre l’amour pour son père et l’ennemi de son père… La seconde vedette de ce spectacle sont les chœurs qui tout au long des deux premiers actes ont été parfaitement dirigés et ont su nous donner les vibrations dramatiques que les rôles titres masculins et l’orchestre ont bien manqué de donner à cette œuvre tragique et romantique du grand Verdi.
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