jeudi 10 novembre 2011

Big Bang au Musée des Beaux-Arts de Montréal... une electrochoc pour les collections !

Depuis  le 6 novembre, le Musée des beaux-arts de Montréal présente l’exposition Big Bang. Pour l’occasion, 18 artistes québécois ont obtenu carte blanche pour réinterpréter une des œuvres de la collection permanente du Musée. 

Sur l’invitation du Musée, ces artistes, reconnus internationalement, provenant de divers horizons (arts visuels, sculpture, design, musique, cinéma, cirque, danse, architecture, littérature, théâtre, bande dessinée et mode) et travaillant à Montréal, ont laissé libre cours à leur imagination et à leur enthousiasme pour réaliser chacun, en complicité avec les équipes du Musée, une oeuvre inspirée de ses riches collections. 

« Avec ce projet original, la collection du Musée devient un "open work" qui permet de justifier aujourd’hui la mission essentielle de l’institution : conserver les oeuvres d’hier qui inspirent les artistes d’aujourd’hui », commente Nathalie Bondil, directrice du Musée. 

Belle initiative de Madame Bondil qui marque deux point supplémentaires pour sa côte déjà fort haute à Montréal:
- elle profite de cette belle exposition pour pratiquer une politique de portes ouvertes et de gratuité destinée à attirer un nouveau public
- elle flatte l'égo collectif des Québécois en mettant en valeur les artistes d'aujourd'hui et en donnant accès au Musée à des arts comme la bande dessinée et le cirque.

Bien évidemment, dans ce genre d'exercice, il y a des réussites et des résultats plus décevants...
Michel RABAGLIATI
Bande dessinée
Quand le célèbre héros Paul rencontre les Sirènes de Rodin
Commencons par les grandes réussites avec:
- l'amusante rencontre du célèbre personnage de bande dessinée Paul de Michel RABAGLIATI et la sculpture des Sirènes de Rodin
-  la relecture par Jeannot PAINCHAUD, fondateur du cirque Eloize, dans une installation video surprenante de beauté et qui donne une vraie relecture du chef d'oeuvre de Jean-Paul Rioppelle: " Le Cirque"
Le Cirque de Jean-Paul Rioppelle
Et enfin, une surprise, la découverte de l'oeuvre d'Edmund Alleyn à travers l'installation de
Jennifer ALLEYN et Nancy HOUSTON (Cinéma et Littérature)... Une installation que je n'attendais pas, pour laquelle je pensais que le croisement littérature, cinéma et dessin allait me déplaire et qui m'a captivé.
Les dessins a la plume d'Edmund Alleyn sont de pures merveilles !

Edmund Alleyn - Vanitas

Poursuivons par les vraies déceptions:
- Le célèbre cinéaste Denys ARCAND et Adad HANNAH nous proposent une installation autour d'un canapé des années disco, mais cela ne fonctionne pas ... une impression de "déjà vu " ???
Denys ARCAND
et Adad HANNAH
Cinéma et arts visuels
Une installation partant d'un canapé panthère mais qui  tombe dans les poncifs sans créer de l'émotion

- L'installation de musicien-artiste multi-discipline Pierre Lapointe et de l'architecte Jean Verville autour d'une chaise design de Patrick Jouin ne fonctionne pas... empillement de chaises de jardin en plastique blanc et bande sonore de piano... non ça ne fonctionne pas...
L'oeuvre est décévante par rapport à la dernière rencontre avec Pierre Lapointe et son "Conte crépusculaire" à la Galerie de l'UQAM au printemps dernier...

Finissons par les surprises amusantes mais qui n'aboutissent pas au Big Bang de mon enthousiasme.

- La fresque du collectif EN MASSE  transforme une salle complète en une superbe chapelle Sixtine du graffiti contemporain, mais elle cache complétement l'oeuvre qu'elle rencontre : "Le début de la chasse au lion" de Penck...
Le travail de En Masse est une splendeur et une réussite, mais dans leur enthousiasme collectif, les graffeurs montréalais ont oublié le besoin de dialogue avec l'oeuvre du musée...
La grande salle du COLLECTIF EN MASSE

- Claude Cormier nous propose la confrontation du tête de Christ du XIIème siècle et de milliers de peluches criarde, une interessante approche du silence mystique de l'art roman et le brouhara de la société de consommation contemporain... une rencontre entre l'éternité et le jetable... mais là aussi, on est plus dans l'anecdote que dans le dialogue des oeuvres..


Quoiqu' il en soit, c'est une belle exposition rafraichissante, joyeuse, innatendue... qui a le mérite de faire redécouvrir des chefs d'oeuvre et des oeuvres moins connues du Musée...

Melissa au der Maur affronte l'Hallebardier de Ferdinand Hodler
Il faut y aller....Absolument ! et vous avez tout le temps des Fêtes

Big Bang
6 novembre 2011 - 22 janvier 2012
Pavillon Jean-Noël Desmarais, niveau 3
1380, rue Sherbrooke Ouest
Entrée libre en tout temps

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